dimanche 6 juin 2010

Un nouveau métier : consultant en réseaux sociaux

Le succès des réseaux sociaux ne se dément pas. Plusieurs se partagent la toile, certains se spécialisent, de nouveaux se développent à grande vitesse et certains déclinent déjà, mais le phénomène est là. D'ailleurs, il inquiète puisque d'aucuns se demandent s'il s'agira à terme d'une autorité alternative à celles déjà en place.

Passons très vite sur les motivations "officielles" des adhérents à ces réseaux : recherche d'opportunités professionnelles et commerciales, recrutement, échanges d'idées, de contacts etc...

Plus intéressant, il y a au moins 5 ressorts cachés derrière le succès des réseaux sociaux. D'abord l'exemple des autres : nous avons naturellement tendance à copier nos agissements sur ceux des autres. La sympathie : plus nous apprécions notre interlocuteur, plus il est susceptible de nous convaincre de faire ou d'accepter quelque chose. La réciprocité : nous rendons des services aux personnes qui nous ont aidés. La cohérence dans l'engagement : nous avons une conduite cohérente avec les valeurs de notre communauté. L'autorité : nous avons besoin d'experts crédibles qui nous indiquent ce qu'il convient de faire, de croire ou de décider.

Or, ces 5 "ressorts" sont les principes même qui sous-tendent tout processus de persuasion (en fait, pour être exhaustif, il en manque un : la rareté ; plus une ressource est rare, plus nous la voulons). Rien d'étonnant donc à ce que les responsables marketing s'intéressent aux réseaux sociaux et ce, d'autant plus que les consommateurs privilégient de plus en plus la communication en "peer to peer" (de consommateur à consommateur). C'est dans les services financiers où ce phénomène de "court-circuitage" semble le plus patent à l'heure où la cote de confiance des banquiers est à la baisse. Le (petit) investisseur a plus confiance dans des conseils récoltés sur des chats internet que dans ceux de son banquier. Cela peut aller jusqu'à la suppression pure et simple de l'institution financière dans la mise en oeuvre dudit service. Exemple : le site Zopa (Italie, Japon, UK et USA) qui propose des services de crédit à la consommation de particulier à particuler. Sa devise :"with no banks in the middle, everyone gets better rates".

Il y a donc urgence à réagir ! Les Directeurs Marketing vont rechercher de plus en plus de solutions pour rester dans "la boucle" de la persuasion de leurs consommateurs. De nouveaux besoins et donc, avec eux, de nouvelles offres de Consulting qui commencent à voir le jour.

Deux limites, cependant à l'exercice. D'abord, la forte pondération requise pour manier ce canal de communication : éviter à tout prix la manipulation grossière qui, aussitôt démasquée, serait contre-productive pour son instigateur. Deuxième frein à ce type de marketing : les différences culturelles (sans rentrer dans les détails, un asiatique n'utilise pas les réseaux sociaux de la même manière qu'un nord américain) qui ne permettent pas la mise en place d'opération marketing unifiée.