dimanche 17 octobre 2010

Du bon niveau de packaging des offres de Consulting

Tout cabinet qui se respecte, se doit d'avoir un panel d'offres autour de thématiques telles que les Ressources Humaines, la Relation Client, le Marketing, la Finance etc... Ce sont les offres qui permettent de construire l'image d'un cabinet.

Attention cependant au niveau de formalisme de ces offres, deux approches peuvent en effet être retenues :
> une approche très industrialisée qui s'astreint à une description très détaillée des offres méthodologiques et ce, dans l'objectif que cette description soit exploitable par quiconque au sein du cabinet, voire au sein du groupe auquel appartient le cabinet.

> une approche plus "artisanale" pour laquelle l'objectif est plutôt de mettre à disposition des consultants, des "souches" méthodologiques qui sont à chaque fois adaptées aux spécificités des besoins et du contexte du client.


Au delà du delivery, l'approche industrialisée cherche avant tout à modifier radicalement les processus d'avant-vente en raccourcissant les cycles commerciaux et en réduisant les coûts commerciaux (ces offres peuvent être vendues par des forces de vente très juniors).

L'approche industrielle est vertueuse pour les structures d'assistance technique qui souhaitent monter en gamme : dans ce modèle, les commerciaux ne vendent plus des profils mais des offres packagées à forte valeur ajoutée. Cette approche présente également un intérêt dans le cas de missions de certification au regard de normes ou standards car, dans le cas d'espèce, le client s'attend effectivement à des offres très normalisées. Enfin, l'approche industrielle reste valable pour les prestations aux "sucess fees" (exemples : amélioration du BFR, recouvrement, optimisation fiscale...) car, dans ce dernier cas, la création de valeur est explicite pour le prospect.

Pour le reste, il convient d'être très prudent. L'approche industrialisée peut être confrontée à quelques limites pour le développement d'un cabinet de conseil en management. D'abord parce que l'acte commercial dans le conseil est éminemment complexe : il requiert une co-construction avec le client. Ensuite parce qu'il se fonde sur l'intuitu personae qui scelle la relation de confiance entre le décideur et l'Associé. Ce dernier s'engage à délivrer personnellement ce qu'il a vendu. Enfin et surtout parce qu'une offre très packagée est infiniment plus dupliquable par la concurrence : conséquence rapide, les prix sont très rapidement tirés vers le bas. Il est alors dangereux de ne dépendre que de ces seules offres.

Bref, les cabinets de conseil peuvent compléter leur gamme de services par des offres très packagées ; elles leur permettront d'accéder à des relais de croissance supplémentaires. Ces offres peuvent notamment aider certains cabinets à reprendre une dynamique de sortie de crise. Mais ces seules offres ne peuvent prétendre à remplacer la totalité du portefeuille d'activités d'un cabinet de conseil en management. Si tel était le cas, le cabinet descendrait rapidement en gamme.

6 commentaires:

  1. Très intéressant.
    Permettez-moi de relancer le débat en y apportant quelques éléments et peut-être une approche sous un autre angle.

    Le business development des activités de conseil me semble obéir à deux règles sur lesquelles nous pourrions nous rejoindre:
    La différentiation et la focalisation (ce qui ne veut pas dire la spécialisation).

    Je suis convaincu qu'au delà de son offre elle-même, un cabinet de conseil doit travailler ces deux axes de développement en priorité.

    Mon propos est provocateur mais je pense qu'il vous rejoint si j'ai bien lu: l'offre n'est intéressante en elle-même qu'en ce qu'elle montre
    - ce que je sais faire parce que je l'ai déjà fait (disons "le coeur de métier")
    - ce que je sais faire mais que je n'ai pas encore fait (la valeur ajoutée latente à exploiter)
    - ce que je ne sais pas faire mais que je devrais pouvoir faire (les relais de croissance)
    Je décris donc là les possibles, loin de la notion de spécialisation qui ne serait à mon sens qu'une contrainte pour un cabinet de conseil ambitieux.

    Son packaging, comme vous dites (je préfère le terme "marketing" pour ma part), peut être comme ceci ou comme cela, l'important est que l'offre elle-même, telle qu'elle est dénommée au sein du cabinet, doit avoir du sens pour l'entreprise en ce qu'elle décline vision/mission que l'on se donne->métiers->méthodologies->compétences->et enfin offres (et il peut y avoir des "trous" dans cette séquence, car on ne peut savoir tout faire, jetant les bases d'une bonne GPEC/stratégie de recrutement).

    Ensuite, une fois cette effort réalisé que j'appellerai le "séquençage de l'ADN", on doit confronter ces offres, qui sont ce qu'elles sont après tout (et pas forcément originales), à ce que j'aime appeler la "douleur" du client, ainsi qu'à l'expertise/les sujets en jeu, plus ou moins maîtrisés à la fois sur le marché et au sein du cabinet de conseil.
    Ce dernier exercice permet de dégager un discours, des "transversales" pour être précis, qui marquent une véritable différentiation.

    Enfin, cette différentiation doit s'inscrire au coeur de la question "qui sont mes clients?" pour mettre sur pied un marketing stratégique vraiment efficace et amenant le cabinet de conseil à se focaliser.

    Ensuite, et seulement ensuite, le packaging ou le marketing des offres peut intervenir, en privilégiant une approche soit purement commerciale, soit un positionnement d'expertise, soit un outil d'évangélisation/avant-vente pour créer l'excellence du contact.

    Cette approche se veut très humaine, -je ne pense pas que l'on puisse réellement l'industrialiser en effet-, qui sera peut-être d'ailleurs utilisée différemment par chaque responsable de P&L ou d'offres transverses, mais créera à tout coup du sens sur la durée et donnera une grande souplesse à la relation commerciale avec les futurs clients.

    A vous lire!

    Martin Guichard
    Intellis
    0609178058
    martin.guichard@intellis.fr

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  2. Très intéressant.
    Permettez-moi de relancer le débat en y apportant quelques éléments et peut-être une approche sous un autre angle.

    Le business development des activités de conseil me semble obéir à deux règles sur lesquelles nous pourrions nous rejoindre:
    La différentiation et la focalisation (ce qui ne veut pas dire la spécialisation).

    Je suis convaincu qu'au delà de son offre elle-même, un cabinet de conseil doit travailler ces deux axes de développement en priorité.

    Mon propos est provocateur mais je pense qu'il vous rejoint si j'ai bien lu: l'offre n'est intéressante en elle-même qu'en ce qu'elle montre
    - ce que je sais faire parce que je l'ai déjà fait (disons "le coeur de métier")
    - ce que je sais faire mais que je n'ai pas encore fait (la valeur ajoutée latente à exploiter)
    - ce que je ne sais pas faire mais que je devrais pouvoir faire (les relais de croissance)
    Je décris donc là les possibles, loin de la notion de spécialisation qui ne serait à mon sens qu'une contrainte pour un cabinet de conseil ambitieux.

    Son packaging, comme vous dites (je préfère le terme "marketing" pour ma part), peut être comme ceci ou comme cela, l'important est que l'offre elle-même, telle qu'elle est dénommée au sein du cabinet, doit avoir du sens pour l'entreprise en ce qu'elle décline vision/mission que l'on se donne->métiers->méthodologies->compétences->et enfin offres (et il peut y avoir des "trous" dans cette séquence, car on ne peut savoir tout faire, jetant les bases d'une bonne GPEC/stratégie de recrutement).

    Ensuite, une fois cette effort réalisé que j'appellerai le "séquençage de l'ADN", on doit confronter ces offres, qui sont ce qu'elles sont après tout (et pas forcément originales), à ce que j'aime appeler la "douleur" du client, ainsi qu'à l'expertise/les sujets en jeu, plus ou moins maîtrisés à la fois sur le marché et au sein du cabinet de conseil.
    Ce dernier exercice permet de dégager un discours, des "transversales" pour être précis, qui marquent une véritable différentiation.

    Enfin, cette différentiation doit s'inscrire au coeur de la question "qui sont mes clients?" pour mettre sur pied un marketing stratégique vraiment efficace et amenant le cabinet de conseil à se focaliser.

    Ensuite, et seulement ensuite, le packaging ou le marketing des offres peut intervenir, en privilégiant une approche soit purement commerciale, soit un positionnement d'une excellente expertise, soit un outil d'évangélisation/avant-vente pour créer l'excellence du contact.

    Cette approche se veut très humaine, je ne pense pas que l'on puisse réellement l'industrialiser. Elle sera peut-être d'ailleurs utilisée différemment par chaque responsable de P&L ou d'offres transverses, mais créera à tout coup du sens sur la durée et donnera une grande souplesse à la relation commerciale avec les futurs clients.

    A vous lire!

    Martin Guichard
    Intellis
    0609178058
    martin.guichard@intellis.fr

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  3. Très intéressant.
    Permettez-moi de relancer le débat en y apportant quelques éléments et peut-être une approche sous un autre angle.

    Le business development des activités de conseil me semble obéir à deux règles sur lesquelles nous pourrions nous rejoindre:
    La différentiation et la focalisation (ce qui ne veut pas dire la spécialisation).

    Je suis convaincu qu'au delà de son offre elle-même, un cabinet de conseil doit travailler ces deux axes de développement en priorité.

    Mon propos est provocateur mais je pense qu'il vous rejoint si j'ai bien lu: l'offre n'est intéressante en elle-même qu'en ce qu'elle montre
    - ce que je sais faire parce que je l'ai déjà fait (disons "le coeur de métier")
    - ce que je sais faire mais que je n'ai pas encore fait (la valeur ajoutée latente à exploiter)
    - ce que je ne sais pas faire mais que je devrais pouvoir faire (les relais de croissance)
    Je décris donc là les possibles, loin de la notion de spécialisation qui ne serait à mon sens qu'une contrainte pour un cabinet de conseil ambitieux.

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  4. Son packaging, comme vous dites (je préfère le terme "marketing" pour ma part), peut être comme ceci ou comme cela, l'important est que l'offre elle-même, telle qu'elle est dénommée au sein du cabinet, doit avoir du sens pour l'entreprise en ce qu'elle décline vision/mission que l'on se donne->métiers->méthodologies->compétences->et enfin offres (et il peut y avoir des "trous" dans cette séquence, car on ne peut savoir tout faire, jetant les bases d'une bonne GPEC/stratégie de recrutement).

    Ensuite, une fois cette effort réalisé que j'appellerai le "séquençage de l'ADN", on doit confronter ces offres, qui sont ce qu'elles sont après tout (et pas forcément originales), à ce que j'aime appeler la "douleur" du client, ainsi qu'à l'expertise/les sujets en jeu, plus ou moins maîtrisés à la fois sur le marché et au sein du cabinet de conseil.
    Ce dernier exercice permet de dégager un discours, des "transversales" pour être précis, qui marquent une véritable différentiation.

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  5. Enfin, cette différentiation doit s'inscrire au coeur de la question "qui sont mes clients?" pour mettre sur pied un marketing stratégique vraiment efficace et amenant le cabinet de conseil à se focaliser.

    Ensuite, et seulement ensuite, le packaging ou le marketing des offres peut intervenir, en privilégiant une approche soit purement commerciale, soit un positionnement d'une excellente expertise, soit un outil d'évangélisation/avant-vente pour créer l'excellence du contact.

    Cette approche se veut très humaine, je ne pense pas que l'on puisse réellement l'industrialiser. Elle sera peut-être d'ailleurs utilisée différemment par chaque responsable de P&L ou d'offres transverses, mais créera à tout coup du sens sur la durée et donnera une grande souplesse à la relation commerciale avec les futurs clients.

    A vous lire!

    Martin Guichard
    Intellis
    0609178058
    martin.guichard@intellis.fr

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  6. Désolé, mes commentaires ont été publiés plusieurs fois! Bug...?

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