samedi 20 février 2010

Votre banquier est-il crédible ?

De récents sondages auprès du grand public montreraient que la crédibilité d'un banquier est aujourd'hui inférieure à celle d'un assureur. Ce n'était pas le cas il y a 10 ans et il faudra sans doute une décennie pour que les banquiers parviennent à redorer leurs blasons. Conséquence de cette perte de confiance, les (petits) investisseurs font plus confiance à un conseil glané sur un chat internet qu'à un avis professionnel.

Cette tendance ne s'observe pas que dans le domaine financier. Deux exemples très différents : Wikipédia et Linux. Si vous devez aujourd'hui effectuer une recherche documentaire, votre réflexe sera plutôt de vous connecter à Internet que de feuilleter les pages d'une encyclopédie. Non seulement par facilité mais aussi parce que vous aurez le sentiment d'avoir une information plus récente et, en quelque sorte, "auto-contrôlée" par des milliers d'internautes. De même, l'intérêt pour les logiciels libres se fonde non seulement sur la gratuité des produits mais aussi sur leur maintenance en quasi temps réel par des internautes aussi passionnés que bénévoles.

Si l'on reste sur l'exemple de Linux, de grandes sociétés informatiques ont rapidement compris le potentiel de ce marché. Après de gros investissements autour de ces solutions gratuites, elles ont transformé leur portefeuille de services. Résultat : aujourd'hui, le business développé par ces sociétés autour de Linux est largement supérieur à celui réalisé autour des systèmes classiques.

Nous sommes en train d'assister au même phénomène dans le secteur bancaire : l'épargnant se détourne de son conseiller financier-distributeur et préfère gérer son patrimoine lui-même sur la base de comparateurs de produits financiers et d'informations récoltées sur des forums Internet. A l'instar des sociétés informatiques avec Linux, les banques se réorganisent pour s'adapter à ces nouvelles tendances. Leurs sites Internet ne sont plus des sites de courtage mais des sites d'échange et de réflexion. Plusieurs banques en ligne se sont récemment créées sur ce principe, ce n'est qu'un début.

La mise en oeuvre de ces nouveaux concepts et la création ex nihilo de ces nouvelles banques constituent bien sûr une opportunité business pour les cabinets de conseil. C'est surtout une formidable opportunité de repenser la banque dans sa relation avec l'épargnant.

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